La route aura été bonne…
71020127 pays plus tard, 7 cultures plus tard, des milliers de kilomètres parcourus en avion, en bus, en voiture, en scooter, à pieds, en bateau, en stop ou en camion, 12 mois de ma vie durant lesquels bien des évènements se sont passés, 12 mois où ma « vie normale » a été mise en standby…
Que tirer comme conclusion…? Y a t-il d’ailleurs une conclusion à en tirer ?
Je n’en sais encore pas grand chose… C’est un projet qui me tenait à coeur et je suis ravi de l’avoir vécu, pour moi et pour tous ceux qui le souhaitaient.
« Un voyageur est un Homme qui s’en va chercher un bout de conversation au bout du monde » – Barbay d’Aurevilly -
Voyager seul… Un choix souvent mal compris !
On ne voyage pas seul pour rester seul ! Bien au contraire, c’est plutôt une façon de rencontrer des gens, d’être au plus près des populations. Les voyageurs seuls sont souvent mieux accueillis et ont naturellement tendance à aller les uns vers les autres. C’est humain, le besoin de sociabilité.
J’ai voyagé aussi en groupe, avec des personnes rencontrées sur place, des allemands, des israëliens, des français, des espagnols et c’était super.
Entre voyageurs des liens forts peuvent se créer très rapidement, beaucoup de choses à raconter et peu de gens à qui les raconter finalement. Les relations commençent par des échanges d’adresses et de bons plans puis dérivent sur des partages plus personnels, des ressentis, des appréhensions, des manques, du vécu des différentes expériences. Chaque projet est différent, les destinations, les modes de voyage, les impliquations…
Voyager seul c’est super, voyager entre amis c’est super aussi, ce sont juste deux façons différentes de vivre l’expérience.
J’ai rencontré beaucoup de monde : des locaux, des touristes de passage et des grands voyageurs.
Certaines de ces rencontres ont étaient très furtives, d’autres plus longues. Plus ou moins intenses, elle font toutes partie de l’histoire de ce voyage.
C’est autour d’elles que mon voyage s’est créé, que mes expériences ont pris telle ou telle tournure.
Je pense que ce qui fait qu’on aura plus apprécié une destination plutôt qu’une autre, c’est avant tout ce que l’on y a vécu, les expériences que l’on en retiendra.
Naturellement c’est beau ou c’est moins beau, c’est ce qui ressort du premier jugement, souvent dans les premiers instants voire même parfois depuis le hublot de l’avion…
Cependant, et d’après moi, ce n’est pas le plus important et ce n’est pas ce qui fondera l’appreciation finale de tel ou tel pays, régions, villes…
Parfois, pendant quelques jours, il ne se passe rien qui vous fasse vibrer, vous vous sentez loin, seul, fatigué et la plage sur laquelle vous réalisez ça a beau être sublime, vous ne vous y sentez pas vraiment bien.
Tout est histoire d’interprétation, 2 personnes peuvent passer au même endroit à quelques heures d’intervales et leurs expériences en seront totalement différentes…
Quitter nos repères… Ça c’est interessant aussi ! Se sentir deboussolé et se gérer dans l’inconnu, trouver sa place…
Mais instinctivement, et c’est amusant de le constater, l’Homme a besoin de repères. La prise de ces repères et d’autant plus rapide à l’étranger. Installez vous pour plus de deux nuits dans la même auberge et vous l’appelerez la maison, laquelle sera dans votre rue que vous pensez bien connaitre, à côté de votre restaurant, votre supermarché. Le fait de poser le sac et d’avoir finalement un point autour duquel graviter vous met à l’aise. Vous vous sentez en sécurité.
Un an… Un an avec des hauts et des bas, un retour, un re-départ… Un an, même au bout du monde, c’est avant tout un an. Je ne pourrai pas raconter 1 an, je ne pourrai pas non plus choisir un pays que j’ai préféré. Ce sont des questions aux quelles je dois souvent faire face sans trop jamais savoir quoi y répondre.
Chaque pays, chaque culture m’a apporté des éléments différents tant humains que pratiques ou techniques.
J’ai aimé la différence entre chacune de mes destinations.
D’un pays à l’autre c’était un nouveau voyage, une nouvelle page. Le « choc culturel » accompagne le décalage horaire, le changement de monaie et la variation soudaine de température, de saison.
Tout devient différent, inconnu… Prendre un bus devient quelque chose de nouveau, difficile ou même mystérieux parfois.
J’ai essayé d’expérimenter plusieurs façons de voyager, je trouve ça d’autant plus interessant. J’ai baroudé en stop, à faire des feux pour manger, dormir dans la tente, pêcher… Puis j’ai voyagé en camping car ou en voiture, un peu moins enrichissant, une « chasse aux check » s’engage inévitablement. Voir le maximum en un minimum de temps. S’arrêter, prendre une photo et repartir…
J’ai aussi parfois posé mon sac – qu’il m’ait arrivé de haïr – pour quelques jours en vivant une petite vie tranquille, un quotidien différent… La routine de l’extraordinaire !
Je pense que le récit de ce long voyage se fera au long terme, petit à petit, par anecdotes, souvenirs…
Certains pensent que raconter c’est un peu détruire… Ce n’est pas mon avis et ce blog en a témoigné.
J’aime revivre les moments par le récit.
« En route, le mieux c’est de se perdre. Lorsque l’on s’égare, les projets font place aux surprises et c’est alors, mais alors seuleument, que le voyage commence… » – Nicolas Bouvier -
Voyager au long terme c’est surtout se laisser guider. Il faut savoir le faire et savoir l’apprécier. Bien souvent c’est une rencontre innatendue ou un tract laissé sur le bord d’une table qui peuvent vous emmener bien loin, vers des expériences que vous n’aviez pas envisagées.
Pour ça je crois qu’il est bon de trouver le juste milieu entre voyager trop prudemment en considérant notre environnement comme menaçant et voyager inconsciemment où tout peut très vite basculer.
Oui, je suis monté en voiture avec des inconnus, j’ai dormi chez des inconnus. J’ai souvent fait confiance et je n’ai jamais été déçu.
Par chance probablement…
J’ai essayé de vivre le maximim d’expériences possibles, j’ai sauté sur chaque occasion. YOLO comme disent les ricains ! (You Only Live Once) : des expériences culinaires, religieuses, tribales, culturelles, sportives, agricoles, marines, hummanitaires…
En relisant je me rends compte du nombre de fois où j’emploie le mot « expérience », cette répétition est innévitable et je crois que ce n’est pas par hasard. C’est souvent le mot qui ressort pour parler d’un long voyage.
« On ne voyage pas pour voyager mais pour avoir voyager » – Alphonse Karr –
Cette expérience , je suis ravi de l’avoir partagée avec vous par le biais de ce blog, par le biais d’internet qui facilite bien la vie ailleurs.
Écrire un blog prends du temps mais vos commentaires et vos visites régulières m’ont encouragées à le tenir à jour.
Cet article sera donc le dernier, je suis en route pour vous retrouver, pour retrouver la France, probablement haut dans le ciel, entre ici et là-bas, entre 2 continents, 2 fuseaux horaires, perdu dans l’espace temps ! En route pour un retour à la « vie normale », celle finalement qui nous rassure et nous guide, celle qui nous agaçe et nous gave, celle qu’il est bon de fuir quelques fois pour se rendre compte qu’elle nous est indispensable et apprendre à l’apprécier.
« la vie normale » ce n’est pas la routine !
« Aller voir le monde et revenir », on en a rigolé avec certains… C’était mon but, il n’est qu’en partie réalisé. Le monde est vaste… Mais je reviens !
« Le meilleur qu’on puisse ramener d’un voyage, c’est soi même, sain et sauf » proverbe Persan
Mission accomplie ! C’est une drôle d’impression que de rentrer !
Je n’appréhende pas, je suis même bien content ! Content de vous retrouver, de retrouver un petit confort appréciable, du bon pain, du fromage et un endroit où se sentir chez soi… Être à nouveau dans un environnement où finalement peu m’est inconnu.
Et à la fois, ce sont sûrement ces mêmes raisons qui me pousseront à repartir en voyage… J’en suis conscient.
Pour beaucoup, le voyage est une addiction : bouger plus, toujours plus loin, différement, ailleurs, revenir, repartir…
Ce sentiment que les kilomètres sont faits pour être parcourus, passer le cap des distances, parler des pays comme des villes voisines, des aéroports comme des gares…
Je regarde un globe, une carte du monde et je réalise tout ce qu’il reste à voir, tous les « must-seen » que je me suis fixé, tous ces endroits fabuleux où je suis invité à me rendre…
Les projets font vivre: nombreux sont les voyageurs que j’ai rencontrés qui connaissent déjà leur prochain trip.
Une fois de plus et plus que jamais, je n’ai pas su synthétiser…
En résumé je suis heureux de l’avoir vécu, heureux de l’avoir partagé, heureux de rentrer… Que demande le peuple ?
Un grand merci à vous…
Une belle pensée à ceux qui sont partis trop tôt mais qui m’ont accompagnés tout au long de cette expérience inoubliable…
Merci ! Vivez bien, Vivez pleinement !
Catégories : Non classé